Ma vie n’est pas derrière moi

ni avant

ni maintenant

Elle est dedans

Jacques Prévert

12 September 2007

Mots

J’aurais voulu déjeuner seule,tourner un pot de moutarde entre mes mains, être vague, vague, complètement vague...

Françoise Sagan - Un certain sourire
Ch. 2

10 September 2007

Capri


So canterò di te, verde Anacapri:
dirò di quel silenzio che ti chiude
come una veste, canteró la pace
che in te fluisce, come fosse un sangue
dolce e benigno, senza turbamento.
Diró della ginestra che incorona
La montagna, dell`elce e del carrubo
che hanno si grata l`ombra nel meriggio,
diró del fico d`india, che le palme
aperte offre alle stimmate del sole.

Ma ora è tardi: già declina il giorno
e l`ombre fanno azzurra la montagna.
Senti quel lieve pigolio d`uccelli,
quello sfrascare basso ira i cespugli?
S`è fatto tardi ormai: bisogna andare.
Ecco già su Tiberio un pò di luna,
una virgola appena; è luna nuova.
Un`altra volta ... Or io discenderò
per quella via tra la montagna e il mare
E una lucciola avrò per compagnia.

Alma Siracusa Vuotto


06 September 2007

Le lit défait

C’est drôle... c’est drôle comme en lisant les romans de Françoise Sagan je retrouve en moi des émotions si différentes, états d’esprit contradictoires presque, mais qui ne manquent pas de logique. Le lit défait a été une lecture à la limite... parfois, c’était difficile de ne pas haïr Béatrice même si je la comprenais parfaitement. J’adore les phrases de F. Sagan qui renversent les règles, qui écrasent de (sa) manière comique les conventions :

- Ecoute, dit Béatrice, grimpe d’abord dans ce hamac, bois ton café chaud et respire doucement. Pas à fond, surtout, il ne faut jamais respirer à fond. Ni faire de la gymnastique tous les jours, ni éviter les graisses,ni se démaquiller soigneusement,ça vous tue en dix jours. Ou en dix ans, ce qui est pire.
Ch.9

J’ai beaucoup aimé les fluctuations des humeurs de Béatrice, ce caractère apparemment puissant, qui s’avérait vulnérable parfois... Mais surtout, j’ai aimé la présence marquante du destin dans le roman... cette typologie de l’actrice fameuse, de l’écrivain de succes, et de leur vie qui semble se conduire d’après une configuration qu’aucun d’entre eux ne semble vouloir changer. Ils ne désirent pas arrêter de souffrir, même trompé, Edouard garde en soi toutes les « pourquoi-s » et retourne paisiblement à côté d’elle, sans demander plus rien. Et s’il faut dire la vérité, le personnage d’Edouard ne m’a pas semblé très captivant. Deux protagonistes à la recherche du bonheur, qui arrivent à de tristes conclusions...

On ne se rappelle jamais quand quelqu’un ne vous aime plus, sa voix, avant, disant « Je t’aime », on se rappelle sa voix disant « Il fait froid ce soir » ou « Ton chandail est trop long ». On ne se rappelle pas un visage boulversé par le plaisir, on se rappelle un visage distrait, hésitant, sous la pluie. Comme si la mémoire était, tout autant que l’intelligence, délibérément insoumise aux mouvements du coeur.
Ch.10

C’est un livre que j’ai beaucoup aimé, pour ses contrastes, pour l’atmosphère un peu lourde mais recherchée, pour cette histoire d’amour boulversé que seule Françoise Sagan sait m’offrir.

03 September 2007

The line of a woman's hip

Elle commence bien haut, là où le regard ne l’aperçoit pas. L’esprit la devine, inconsciemment, et la vue commence à descendre... odeur de peau tiède, satinée...

Une goutte de rosée valse vers le creux des reins et la retrouve... lisse, doucement courbée, avec cet éclat diffus qui trace son contour... l’élégance lui donne un air fier, redouble sa beauté... la beauté d’une hanche de femme.

(cela fait partie de mes automnes depuis que j’ai vu Automne à New York... les mots sont venus après la photo, comme un mélange entre mes dernières lectures et l’envie de recommencer, de retrouver mon automne à moi... les débuts, je les aime !)