Ma vie n’est pas derrière moi

ni avant

ni maintenant

Elle est dedans

Jacques Prévert

30 January 2007

s a r i n a g a r a

Hier j’ai eu une des plus agréables soirées depuis que je suis venue à Bucarest... Depuis longtemps on m’avait dit que je suis un peu snobe, et hier j’ai ressenti cette partie de moi comme jamais auparavant. J’étais simplement heureuse d’être en compagnie des personnes qui ont le même plaisir que moi d’entendre des paroles spéciales accompagnées par les accords d’un instrument si merveilleux : le saxophone. L’auteur qui nous a dévoilé une partie de son monde a été Philippe Forest dans son roman Sarinagara... je dois avouer que ce que j’ai découvert a été plutôt triste. Le Monde a écrit : « Kobayashi Issa, Natsume Soseki et Yosuke Yamahata, trois vies, un seul destin. » Philippe Forest raconte son propre drame, la perte de sa petite fille emportée par un cancer à l’âge de 4 ans, et s’approche ainsi de trois grands hommes du paysage japonais qui ont partagé la même tragédie : le dernier des grands maîtres de l’art du haïku, l’inventeur du roman japonais moderne et le premier homme à avoir photographié les victimes et les ruines de Nagasaki.

J’ai eu la chance d’acheter le roman, alors je reviendrai avec des impressions sur la lecture... Mais ce qui est encore frais dans ma mémoire, c’est l’atmosphère de hier soir. Dans la salle de l’Institut, deux voix mervéilleuses ont imprimé dans ma tête une mélodie qui va me hanter pendant ma lecture (j’en suis sûre). Deux voix tres différentes, l’une avec le timbre doux et candide d’un enfant (assez étrange si on pense au roman) mais qui semblait la voix de l’homme qui a déjà vécu une tragédie et la regarde avec du calme, et l’autre avec le poids lourd de l’histoire, une voix qui semble vivre maintenant une drame déchirante, une voix qui cherche l’issue d’un cauchemar.

Le saxophone a été le couronnement de cet air oriental qui sentait les cerisiers... Des notes courtes, des sons du Japon, les intermèdes parfaits. Peut-être c’est parce’que c’était la première fois que j’ai participé a un tel évènement qu’il ma laissé une impression si forte. Mais j’ai entendu là-bas une chose que j’ai beaucoup aimé : après la guerre, deux grandes choses ont disparu de la vie des hommes... les chapeaux et la lecture en groupe. Et si au final, je prend un verre de vin français, je peux dire que j’ai voyagé dans le temps et l’espace, car j’ai eu la sensation d’être en France... Pour quelques heures j’ai réçu un cadeau inestimable, j’étais heureuse, vraiment HEUREUSE, comme je le désirais le soir de mes souvenirs de Paris. Et pour tout cela je dois remercier Ozana Oancea et Fanny Chartres pour leur lecture extraordinaire, Cristian Soleanu pour le saxophone japonais, et l’Institut Français pour m’offrir la possibilité de participer.

Merçi à tous et à la prochaine !

27 January 2007

Don Quijote


An unforgetable evening ! Don Quijote, a show by Dan Puric, a show long praised that still came as a surprise... Not a word said, and yet no need for it. In a crazy rythm, an explosion of life, of joy, of pain... A wonderful artist that gave a lesson of life without a word...

22 January 2007

l e c a f é e t l e l i v r e


I've had enough of the Moyen Age, I've had enough of the Renaissance... Why can't I just put on my new green pants, and go out to that lovely cafe near Les Halles... Grab a nice book (only not related to the XII-th century), order a glass of wine, and just relax... Than maybe buy myself a bracelet or a nice colorful scarf from those lovely boutiques, and just walk around... And forget about everything that isn't parisian enough to follow me to that special place... I miss feeling that free... though nothing takes my freedom away, I never seem to feel that way anywhere else...

Couché sur une bouche de chaleur

au coin de l’avenue Victoria et de la rue des Lavandières-Sainte-Opportune

un roi fainéant du pavé

se redresse titubant

plein à craquer

et hurle à la lune

[...]

Oui

quinze femmes je vous le dis comme c’est

m’attendent chaque nuit à la Fontaine des Innocents...

[...]

Si ça vous intéresse ce que je fais du fric je le met dans mon froc et j’attend l’heure

l’heure du marché aux fleurs

et quand c’est l’heure

j’achète des fleurs des tapées de fleurs

et je prend le train à la gare de l’Est

Oh vous ne savez pas ce que c’est à Paris que la gare de l’Est...


Jacques Prévert – LA FONTAINE DES INNOCENTS

16 January 2007

Benedek... Manastirea...




Home sweet home... Manastirea, judetul Cluj... numele satului nu a venit la intamplare si nici nu este numele sau original. La Szent-Benedek -cum se numea in perioada maghiara- s-a construit in 1886 o manastire benedictina, dar toata povestea e cu mare cantec. Va invit pe plaiuri ardelene, in vremuri de demult, sa va sorbiti cafeaua pe malul drept al Somesului Mic.

Cocotat in varful dealului se arata de dupa serpuirile ulitei inima domeniului nobiliar. In centrul actiunii este familia grofului ( boierul maghiar care conducea intreaga asezare)cu radacini adanc infipte in istoria Transilvaniei. In 1602 aflam de primul proprietar al locului, Kornis Boldizsar, caruia Basta ii doneaza si cetatea Clujului, drept rasplata data celor mai fideli oameni ai Casei de Austria. Construit pe vechile ruine ale cetatii de pamint din secolul V-VI d.H apartinind voevodului Gelu, Castelul Kornis ramane ca marturie a timpurilor apuse.


Pe vremea grofului, in interior se gasea o camera dedicata in intregime vanatorii, plina cu buzdugane, sabii, arcuri, iar intr’unul din turnurile conacului era un tun micut. Bineinteles ca toate au disparut in momentul venirii comunistilor, impreuna cu biblioteca plina cu manuscrise si carti importante, iar statuile din curtea castelului au fost sparte si folosite in fundatiile CAP-urilor.

In 1886, la initiativa si pe pamantul grofului s-a construit o manastire benedictina, care a dat numele satului (azi ramas doar porecla). Intrarea strajuita de unicorn vestea bunastare si noroc, dar calul mitic nu a fost indeajuns pentru clanul Kornis. Pridvorul ramas doar barne azi, chioscul unde se afla inmormantata ultima grofoaie si basorelieful de pe fatada manastirii sunt ultimele palpairi ale flamei nobile maghiare.


15 January 2007

Voyelles de Montmartre



A noir
, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes :
A, noir corset velu des mouches éclatantes
Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,

Golfes d'ombre ; E, candeur des vapeurs et des tentes,
Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d'ombelles ;
I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles
Dans la colère ou les ivresses pénitentes ;

U, cycles, vibrements divins des mers virides,
Paix des pâtis semés d'animaux, paix des rides
Que l'alchimie imprime aux grands fronts studieux ;

O, suprême Clairon plein des strideurs étranges,
Silence traversés des Mondes et des Anges :
- O l'Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! -

A. Rimbaud

Learning, learning, learning... phonetics, vowels, madness... if only they were as nice as the poem says... anyway, hope it ends soon and well, this first session of midterms of my universitary life... not so bad actually, just very crowded... I really wanna be there right now... free and happy... there's no place like Paris...

04 January 2007

Amor y cólera



Se ofuscó al saludarlo, y él se ofuscó más con la ofuscación de ella. La conciencia de que se comportaban como novios los ofuscó más aún, y la conciencia de que ambos estaban ofuscados acabó de ofuscarlos hasta el punto de que el capitán Samaritano lo advirtió con un trémolo de compasión.


Gabriel García Márquez – El amor en los tiempos del cólera

A book that came to my mind these days... How very sad that two people who lived their life frustrated by the failure of their love, should be condamned to live it only at the end... And still, how wonderful is the web that
García Márquez creates around them, how simple remains their love, even if it has lost the freshness of youth... A book to remember...